1.1 : Définition et les trois types d'indicateurs
Un indicateur permet de mesurer de façon objective un phénomène visant à résoudre de manière active un problème de la société. Il doit être facile à utiliser et bien évidemment il doit respecter certains critères qui sont les suivants :
-être ciblé de façon à saisir le cœur du problème
-être statistiquement robuste et fiable
-s'adapter aux interventions sans être manipulable
-pouvoirs l'appliquer à d'autres pays
-pouvoir être actualisé dans le temps
-être facile a manipuler
-s'intégrer par rapport aux autres indicateurs
-être cohérant avec les autres indicateurs
-être le plus facile à comprendre possible pour les citoyens
Les indicateurs permettent donc de calculer et de comparer facilement les évolutions de plusieurs grandeurs entre deux périodes données.
Il existe trois types d'indicateurs dans le monde de la finance ayant des rôles spécifiques permettant d’évaluer la situation économique d'un pays ou d'un secteur. Chaque indicateur apporte des informations importantes sur la santé économique du pays analysé. Les indicateurs économiques peuvent se classer en trois catégories :
- Les indicateurs avancés :
Ils permettent d'anticiper des changements et tendances économiques. Ils estiment les productions à venir et fournissent des informations sur les variations économiques à plus ou moins long termes.
Par exemple, l’indice ZEW ou climat économique évalue les perspectives économiques des 6 prochains mois dans le but d’anticiper les fluctuations économiques du secteur étudié.
Pour calculer le ZEW, on fait la différence entre le pourcentage d'analystes ayant une prévision optimiste et le pourcentage d'analystes ayant une prévision pessimiste au sujet de l'économie pour les 6 mois à venir :
Pourcentage d’analystes avec une vision pessimiste=ZEW
Exemple de calcul :
Si, sur 100% d’analystes, 30% sont optimistes, 30% sont neutres et que 40% sont pessimistes, on peut écrire :
30%-40%=ZEW
30%-40%=-10%
Donc, on pourrait dire que selon la prévision du ZEW, le secteur économique visé va voir son économie décroître.
Les indicateurs avancés peuvent donc permettre de savoir comment vont évoluer les économies des différents secteurs dans les six mois à venir et ainsi d’investir de manière ciblée et prévoyante.
- Les indicateurs coïncidents :
(Ex : production industrielle aux USA) : Ces indicateurs sont les plus suivis, ils évaluent l'activité économique réelle au moment de leur publication.
Ces statistiques suivent l'activité économique dans son ensemble. Ils permettent à un instant donné de prendre la mesure de l'activité économique. Ils sont moins complexes à analyser que les indicateurs avancés.
Par exemple, le PMI (Purchasing Managers Index) manufacturier indique le niveau d'activité des directeurs d'achats du secteur manufacturier qui représentent les industries de transformation des biens. Il comprend les prises de commandes, la production, les emplois, les livraisons et les stocks. Il reflète la confiance des directeurs d'achats dans le contexte économique.
Le PMI est calculée sous forme de sondages réalisés auprès d'une sélection d'entreprises privés en pourcentage.
- Les indicateurs Retardés :
(Ex : stocks des entreprises aux USA) : Ils mesurent l'activité économique passée en confirmant ou infirmant une tendance (tendance à la baisse par exemple). Ils se révèlent être indispensables puisque leur publication a un impact direct sur l’économie des marchés.
La balance des paiements est un exemple d’indicateur avancé la somme des exportations nettes de biens, de services, de revenus nets et de transferts nets courants. La balance des paiements permet ensuite d’estimer les bénéfices.
Nous pourrions donc résumer ces trois indicateurs par le tableau suivant :
La plupart des indicateurs économiques sont macroéconomiques. La macroéconomie est la partie de la science économique qui étudie les phénomènes économiques globaux. Elle cherche à expliquer la relation entre les différents indicateurs macroéconomiques tel que le RNB (Revenu National Brut), la croissance, l'investissement, le taux de chômage. La macroéconomie ne prend pas en compte l'individu. Elle étudie l'effet d'une hausse des dépenses publiques sur la demande globale (la somme de toutes les demandes de biens et services pour l’ensemble des marchés d’un pays a un moment donné).
C'est John Maynard Keynes (économiste britannique) qui évoque largement la macroéconomie en 1936 dans son ouvrage « Théorie générale de l'emploi, de l’intérêt et de la monnaie ». Dans ce livre il y décrit une économie appelée aujourd'hui ; économie keynésienne. Il prône l’interventionnisme étatique dans l'économie qui engendrerait un cercle vertueux. Par exemple, quand une économie connaît un sous-emploi, l'état peut injecter de l’argent dans cette dernière aurait un effet démultiplicateur selon Keynes. Cela ferait augmenter la demande, les entreprises vont donc moderniser leurs moyens de production et créer plus d’emplois. Cela entraînerait des anticipations positives qui provoquent une distribution d'argent, donc des achats.
Keynes y évoque aussi la microéconomie qui, contrairement à la macroéconomie, se spécialise sur les comportements économiques au niveau des individus.
La macroéconomie a donc bien fait changer la vision de l'économie depuis Adam Smith. En effet auparavant le raisonnement était littéraire, il est maintenant mathématique et statistique. Cela permet de définir, les indicateurs économiques modernes. Cependant, leur première apparition ne date pas du XXème siècle mais du XVIIIème siècle.