top of page

1.2 Le Tableau économique de François Quesnay

 

Portrait de François Quesnay

 

François Quesnay est né en 1694 à Méré et il est mort en 1774 à Versailles. C’est un médecin et économiste français Il fut également penseur du roi Louis XV. Même si Quesnay connait une enfance difficile, à 13 ans, il décide de se consacrer à la chirurgie et devient en 1723 chirurgien royal puis rentre en 1751 à l'Académie des sciences. (Ses premiers livres portent donc sur la médecine avec par exemple : « Les effets de la saignée »).

 

Après cette brillante carrière de médecin, qui l'a conduit jusqu'au chevet du roi, Quesnay se tourne dans les années 1750 vers l'économie. Il connait dans ce domaine-là un grand succès, puisqu’il produit beaucoup d’ouvrages dont en 1758 le tableau économique qui est la première représentation schématique de l'économie et qui semble être inspiré de la circulation du sang chez l'homme. La représentation mécanique de l'économie est donc dans la ligne des représentations de la société du XVIIIème siècle. Ce tableau connaît un immense succès puisque François Quesnay  est le premier à imaginer l'économie à un niveau macroéconomique (pour lui, la valeur ne peut être créée que par la terre, il ne faut donc pas écraser l'agriculture par l'impôt).

 

Lorsque l'intérêt pour ses théories économiques retomba, il s'essaya dans les débats mathématiques, mais sans convaincre. Il reste principalement connu pour son tableau et ses idées économiques qui seront reprises par de nombreux économistes

 

François Quesnay aborde son tableau économique sous forme d'un circuit, en s’inspirant de la circulation sanguine : la circulation des biens dans la société pouvait s'y apparenter. Chaque classe de la société représentant un organe, il montre comment chacune d’elles fonctionne en interdépendance des activités économiques et les relations entre production et répartition. Quesnay identifie trois classes :

 

- La classe des propriétaires terriens,

- La classe productive (fermiers, travailleurs agricoles)

- La classe stérile (les commerçants et artisans).

 

Il ajoute que ces 3 classes produisent deux types de bien ; les produits agricoles (ils ont besoin de facteurs de production tel que la terre et le capital comme le bétail et le semis) et les produits manufacturés (ils ont également besoin de facteurs de production comme les produits agricole locaux ainsi que des biens importés tel que les matières premières). Quesnay distingue cinq acteurs qui interviennent dans le circuit :

- Les fermiers, qui produisent des biens agricoles et possèdent un capital (bétail et semis*). Ils peuvent employer un ou des travailleurs agricoles. Ils paient un loyer au propriétaire terrien.

- Les artisans, qui produisent des biens manufacturés. Ils consomment également des produits agricoles ainsi que des matières premières.

- Les travailleurs agricoles, qui travaillent pour le fermier et touchent un salaire.

- Les commerçants qui vendent des produit importés et exportent des produits agricoles.

- Les propriétaires terriens qui possèdent les terres et récoltent le fermage*.

            La première version du tableau économique de Quesnay, et aussi la plus connue est celle parue en 1758. Elle est répertoriée sous le nom de « zigzag ». Les lignes en diagonales représentent les achats et la monnaie qui s'écoule dans le sens de la pente des lignes (circulation sanguine).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s'agit de la version présentée au chapitre VII de la Philosophie rurale ou économie générale et politique de l'agriculture (1763) de Mirabeau, auquel Quesnay a collaboré.

 

Pour expliquer le fonctionnement de ce tableau, nous avons besoin de faire une série d’hypothèses :

 

Supposons que le fermier produit 1500 unités de biens agricoles. Il en utilise 150 pour lui et pour son travailleur agricole. Il en utilise 300 pour le semis et le fourrage, afin que ses bêtes puissent encore produire (François Quesnay, considère cela comme des « avances » ou aujourd’hui on dit des capitaux investis pour produire). On considère ensuite que sa production lui rapporte 900 unités, il en utilise alors 150 en biens manufacturés pour lui et 150 pour son travailleur agricole. Les 600 unités restantes sont le produit net.

 

En ce qui concerne l’artisan, on suppose qu’il utilise 300 unités de produits agricoles et 150 livres de matières premières importées pour produire 750 unités de biens manufacturés. Il consomme 150 unités de biens manufacturés. Donc, annuellement, l'artisan doit acheter 450 unités de produits agricoles et 150 livres de matières premières. Il a donc besoin de 600 livres qu'il peut obtenir en vendant 600 unités de produits manufacturés. Au final sa production totale est de 750 unités, sa consommation est de 600 unités et il consomme 150 unités de produits manufacturés, il ne dégage aucun produit net.

 

On suppose que le propriétaire terrien quant a lui (faisant partie de la classe la plus aisée), a besoin de 600 unités de produits agricoles pour faire face à ses besoins. Ses unités proviennent du fermage des fermiers, et correspondent à leur produit net.

 

Le commerçant a besoin de 150 unités pour acheter des produits agricoles qu'il exporte. Il réalise ses achats en numéraire, les produits agricoles sont achetés sur le marché local et les produits importés sont achetés à un commerçant étranger.

 

Enfin, le travailleur agricole perçoit  150 unités de produits agricoles en nature de la part du fermier, mais ce n'est pas là son seul salaire. Il recevra aussi 150 unités pour acquérir des produits manufacturés.

 

Toutes ces hypothèses nous permettent de construire un cycle économique, sur lequel se base le tableau économique :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Différents facteurs interviennent dans la production de richesses, François Quesnay en relève trois :

 

- le travail du travailleur agricole pour lequel il perçoit un salaire

- la terre du propriétaire pour laquelle il perçoit un fermage

- les biens importés par le commerçant

 

Ceci nous donne la représentation des opérations de distribution :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tableau économique est donc le premier indicateur calculant les revenus et la circulation des biens au sein d’une économie agricole. Deux siècles plus tard apparait alors, l’un des premiers indicateurs modernes ayant à peu près les mêmes fonctions que ce dernier mais pour des pays plus modernes, ayant vécu plusieurs révolutions industrielles : le PIB.

 

*(voir définition dans le lexique)

 

Matière : Mathématique 

               Histoire - Géographie

Session : 2015/2016, Lycée La Bruyère 

Proudly created with Wix.com

  • Facebook Clean Grey
  • Twitter Clean Grey
  • LinkedIn Clean Grey
bottom of page